Assistants médicaux : la CNAM écarte toute notion de productivité horaire

negos assistants

Après la crise, les explications. Les syndicats de médecins libéraux, accompagnés des structures d'étudiants, d'internes et chefs de clinique, ont présenté ce mercredi après-midi leurs propositions au directeur général de l'assurance-maladie Nicolas Revel pendant trois heures, dans une ambiance plus détendue que la précédente séance.

Il y a quinze jours, les syndicats de médecins libéraux n'avaient pas supporté les propositions de l'assurance-maladie et avaient ajourné la séance.

Un élément avait mis le feu aux poudres : le gain de temps estimé pour un médecin bénéficiant d'un assistant médical (pour deux praticiens) était de 12 heures minimum par semaine, soit 2 256 consultations en plus par an – et un passage de trois à six consultations par heure… Une vision qualifiée de « productiviste » qui n'est pas passée, même si l'assurance-maladie s'était aussitôt défendue d'exiger des volumes supplémentaires de consultations en contrepartie du financement d'un assistant.

Mais lundi encore, une pétition contre « l'abattage » en médecine générale circulait, signée par quelque 3500 personnes.

Réunis en intersyndicale la semaine dernière, les syndicats de libéraux ont mis leurs propres critères sur la table : pas question d'un quelconque « quota » de consultations supplémentaires par an ou par heure ; l’exercice médical pour bénéficier d'un assistant doit être coordonné « sous toutes ses formes » et « sans modèle unique » ; et le financement doit prendre en compte les contraintes immobilières, et être pérenne.

Les indicateurs retenus par la profession pour baliser cette enveloppe sont le nombre de patients médecins traitants pris en charge – en priorisant les patients en ALD ou les patients de plus de 70 ans sans médecin traitant pour les médecins généralistes ; et la file active des patients vus dans l’année pour les autres spécialistes.

Financement dégressif et pérenne

Des propositions réitérées ce mercredi, qui ont été entendues par Nicolas Revel.

« La séance du jour a permis de clarifier les propositions des syndicats sur un certain nombre de points. Ces propositions plus précises ne me posent pas de problème », a indiqué au « Quotidien » le DG de l'assurance-maladie à l'issue de cette séance « de dialogue », non conclusive. Mais il a confirmé qu'une contrepartie serait attendue sur l'amélioration de l'accès aux soins et donc la hausse de la patientèle globale « et non sur la productivité horaire ».

« Pour la patientèle médecin traitant des généralistes, nous avons discuté afin de savoir si l'on pourrait prendre en compte le nombre total de patients vus dans l'année, ce qui incluerait donc les soins non programmés. Certains médecins ont 850 patients médecins traitants mais en voient 1400 sur une année », précise Nicolas Revel.

Par ailleurs, les contreparties ne seraient pas les mêmes pour un médecin qui a déjà une patientèle élevée, indique le directeur général. « Dans ce cas, la contrepartie à un assistant médical pourra être modulée », ajoute-t-il.

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sources :  https://www.lequotidiendumedecin.fr

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